La peinture

L’un des problèmes les plus intéressants posés par l’ensemble mural intérieur et extérieur de Probota est celui du programme iconographique. Une première observation concerne la cohérence de ce programme. Il répond complètement aux exigences liturgiques, comme tout ensemble peint dans une église orthodoxe, mais, en même temps, il est plus riche et plus nuancé que les précédents, dès le temps de Stefan cel Mare ou de la période intermédiaire entre le règne de celui-ci et le règne de son fils, Petru Rares.

La peinture intérieure
L’une des zones les plus intéressantes, en même temps, plus spectaculeuses du point de vue du programme iconographique, c’est le clocher. En principe, il respecte la tradition déjà instaurée dans les églises du XIVe – XVe de l’espace balkanique.
Les thèmes rencontrés dans la peinture de Probota sont : le Pantocrator – au centre de la calotte, Trois registres avec la hiérarchie des anges – Héruvims, Séraphims et Trones, à la base de la calotte, Maîtres, Règnes et Pouvoirs, entre les fenêtres, les Débutants, les Archanges et les Anges sous les fenêtres.
À la base du clocher il y a, pour la première fois en Moldavie, la Liturgie des Anges, composition mystique – célébrant la mort et l’enterrement de Jésus – ayant un caractère eucharistique qui rappelle la Sortie avec les Dons Divins pendant la messe.
Dans les grands pendentifs il y avait les Evangélistes. La lecture du programme indique la ligne descendante vers l’autel, où la peinture suit les commandements théologiques de la Personnification, du Sacrifice et de la Résurrection de Christ, renouvelés par voie liturgique : la Vierge avec Jésus sur les genoux, adorée par les Archanges, les Six Dimanches après la Résurrection, la Communion avec le Pain et le Vin, le Dernier Dîner et le Lavage des Pieds. Dans la proscomidie c’est représenté Jésus dans le tombeau, et dans le diaconicon St. Jean le Baptiste. Le dernier registre, celui qui suit, est réservé, comme d’habitude, aux Saints Prélats qui font la liturgie ensemble, s’inclinant devant Christ – le Sacrifice, figuré dans la niche au-dessous de la fenêtre. Il y a ici une représentation unique dans l’art byzantin et post-byzantin : à la place de Jésus - Fils, Amnos, sur le disque il y a deux bras coupés. Le corps auquel ils appartiennent est porté par St. Jean Bouche d’Or, représenté à gauche de la niche. C’est le corps de Jésus adulte, représenté en miniature, évidemment sans bras. La suggestion de la coupe envoie à la fragmentation du Pain du rituel de la proscomidie, rappelé par la copie [=cutitas liturgique] que le Saint Episcope tient dans la main droite.
La présence dans ce lieu et la modalité de rédaction appartiennent certainement à la décision d’un théologien. Toujours à lui on doit l’illustration du cycle du Service divin qu’on fait entre Pâques et Pentecôte, qui couronne dans l’espace de l’autel la segmentation de l’année liturgique, continué pendant la Triode (le Carême, qui culmine avec les moments de la Semaine Sainte des Passions et de la mort de Christ (le cycle des Passions de Christ) du naos et finit avec le cycle Octoèque, pendant toute l’année, avec la commémoration quotidienne d’un ou plusieurs saints et la représentation des fêtes fixées par l’intermédiaire du Ménologue, peint dans la pièce des tombeaux et dans le pronaos. Au-delà de la porte du pronaos, dans l’exonarthex, l’Eternité commence, avec le remarquable Jugement Dernier, qui couvre la voûte, où le ciel s’ouvre et l’Ancien apparaît, tandis que les Anges roulent le tapis du firmament où les symboles du Zodiac avaient évolué, les signes du temps créé qui est en train de finir.
La cohérence de la succession de ces trois séquences de l’année liturgique en Moldavie, la succession des espaces sacrés de l’église est unique parmi tous les programmes éconographiques des églises moldaves.
Analysé en détail, le programme iconographique du naos, la fosse, le pronaos et l’exonarthex laissent le chemin libre aux descriptions détaillées, aux analyses stylistiques et aux commentaires.

La peinture extérieure
Après la disparition des peintures murales extérieures de l’église Sf. Gheorghe de Harlau, la construction de Stefan cel Mare de l’an 1496, peinte à l’ordre de Petru Rares en 1530, Probota devient le premier monument couvert entièrement d’une mante fastueuse en couleurs qui sera le symbole de la Moldavie médiévale, donnant lieu à l’inscription sur la Liste du Patrimoine Mondial de quelques églises.
La nouveauté de l’idée de peinture de ce type a été imposée par la constitution d’un programme original, où – comme dans tout ensemble byzantin ou post-byzantin – le mot décisif a appartenu aux théologiens, qui ont collaboré avec l’atelier de peintres en bâtiment. Dans ce sens, les thèmes ont été choisis en fonction d’un message qui devait être transmis directement au fidèle se trouvant à côté de l’église, et sa situation, loin d’être aléatoire, répond à une logique intérieure.
Par rapport au reste, la peinture se trouvant sur la façade sud est le mieux conservée.

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